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Rencontre avec les démons

Je m’appelle Kalys.
Je ne savais pas où commencer ce récit, alors je me suis souvenu que c’était en pratique, ce que faisaient les grands romanciers de mon monde avant qu’il eût changé. Les souvenirs passés étaient flous. Le monde a changé, et changera encore beaucoup avant de se stabiliser.
Je m’appelle Kalys, je suis humain et je n’ai pas de nom. Non pas que mes parents ne m’en ont pas donné, mais juste parce je l’ai oublié.

Je me souviens de la première fois que j’ai entendu parler des démons, c’était dans mon enfance. On me racontait des contes d’horreurs pour garder les enfants bien sages :
« Les démons viendront te chercher si tu ne dors pas tous de suite », me disait on.
Les démons étaient, d’après les descriptions, des êtres cruels, inhumains et voués au culte du mal. D’apparence rougeâtre, ils étaient pourvus de cornes sur leur tête et ils étaient hideux.

Je grandis et je ne crus plus à ces histoires de bonnes femmes. Je n’avais plus besoin qu’on me les raconte pour me calmer par la peur. Une chose m'effrayait bien plus : la vie.
La vie ne m’a jamais beaucoup gâtée. Et on peut dire que ma situation ne s’est jamais améliorée. Pauvre en chance et pauvre en amour, je suis né dans une famille peu fortunée, et je le restai, la richesse de voulant pas de moi comme compagnon.

Quand j'entendis à nouveau parler des démons, je devais avoir 24 ans. Des rumeurs dans le nord racontaient que les habitants de Mydle avaient libéré ces créatures de leurs plans inférieurs et qu’ils étaient en train de dévaster le monde pour assouvir leur cruauté sur les vivants.
Bien entendu je n’y crus pas. J’avais trop connu la peur des démons dans mon enfance pour encore croire en eux. Comme si ma foi en leur existence durant tout ce temps, m'avait immunisé à cette peur.
Mais cette fois là, je me trompais encore…

La ville ou je me trouvais était assiégée par les démons. Encore un coup du destin pour alimenter ma haine de la vie. Bien qu’en y repensant, je n’aurais pas pu y échapper. Un jour ou l’autre j’aurais dû les affronter, affronter ma peur.

Toute l’armée du royaume était réunie pour défendre cette ville. La milice avait conscrit la presque totalité des êtres en état de se battre. Ce n’était pas seulement la survie de cette ville qui dépendait de la victoire, mais la survie d’un monde.

N’ayant jamais été très courageux dans la vie, il ne fallait pas s’attendre alors à un acte héroïque de ma part . Je m’étais acoquiné avec une troupe de voleurs qui avait trouvé un plan génial : “Pendant l’assaut, allez cambrioler les villas des riches marchands puis, quittez la ville le plus vite possible avec le maximum de butin.”. On appelait ça du pillage aussi.

Une très brillante idée et parfaitement accomplie avec tout ça. Sauf qu’une fois encore, la vie m’a montré qu’elle ne m’appréciait guère : Dans une des maisons, un de ses occupants s’y trouvait encore. Un fou sûrement qui n’avait pas entendu les rumeurs comme quoi les démons étaient sur le point de prendre la ville et que tout les efforts de l’armée seraient inutiles.

Malgré notre supériorité numérique , l’homme, qui devait être un magicien puissant , réussit à nous étonner plus d’une fois. Le combat ne dura pas longtemps pour moi, puisqu’à un moment, une boule de feu percuta une poutre qui me tomba sur la tête et m’assomma. Quand je vous disais que la chance n’était pas de mon coté…

Je me réveillai, il faisait nuit. J’avais un mal de tête comme je n’en avais jamais eu et la moitié de mes vêtements avait été brûlée par une projection de flammes. J’étais allongé parmis des décombres et les cadavres de certains de mes « compagnons ». Compagnons qui m’avaient lâchement abandonné là. Le propriétaire était parti, et vu les bruits de bataille proche que j’entendais, je compris tout de suite pourquoi : sortir de la ville en pleine bataille serait difficile.
Je me levai et allai directement vers une garde de robe où je trouvai une belle collection de vêtements de luxe. Je pris le plus beau et l’enfilai en vitesse. C’est au moment ou je voulus ouvrir la porte pour sortir de la pièce dévastée par notre combat que j’entendis du bruit : Des pas lourds et métalliques montant les escaliers vers l’étage ou je me trouvais. Pris de panique je reculai et courus vers la fenêtre pour m’enfuir. Mais hélas, je me trouvais au deuxième étage et je n’aurais pas pu sauter sans me tuer à coup sûr. Je vis à ce moment là que la ville était à feu et à sang. Q Des oiseaux noirs, démoniaques sûrement, volaient au dessus de ce brasier et crachaient aveuglément du feu, détruisant maisons et monuments.
J’étais encore sous le choc quand la porte fut balayée dans un bruit de tonnerre .
Affolé, je me blottis contre le mur, comme un animal piégé , cherchant en vain une voie pour m’échapper.
La «chose » qui rentrait regarda la scène puis me dévisagea d'un air glacial. Je voulus parler mais un rayon magique partit de son long bras et frappa le plafond qui s’écroula.
Je n’eus plus peur, je fus terrifié. La moitié du plafond avait presque fondu sous l'impact et le bras du monstre se dirigeait vers moi. Ma dernière heure avait sonné, au moins je n’aurais plus à souffrir dans cette vie qui ne voulait pas de moi. C’est à ce moment là que je n’eus plus peur, je savais que mes souffrances étaient finies.
Un cri inhumain sortit de la créature d’un plan inférieur,comme des sons métalliques qui s’entrechoquaient dans ma tête. La première fois je ne les perçus même pas, j’étais trop résigné à mourir pour faire attention au monde des vivants. Quand je les entendis et relevai la tête pour voir d’où ils provenaient, l’être hideux, qui aurait dû me tuer, était en face de moi, me menaçant de son bras titanesque. Il répéta une troisième fois les mêmes sons et me fit signe de me relever.
Il me fallut un moment pour comprendre. Peut être mon esprit ne voulait pas rester ici, il voulait partir. Quoi qu’il en soit, une main puissante me releva de force et me poussa en avant.

J’ai vite compris que ces fantasmagoriques créatures voulaient me conduire dans un endroit plus calme.
Je marchais à travers la ville que je ne reconnaissais plus. Les maisons étaient détruites, des cadavres jonchaient les rues, le feu et la mort avaient pris possession de ma cité.
Les « oiseaux noirs » sillonnaient toujours le ciel, dans un vacarme assourdissant et à une vitesse étonnante, déversant le feu et la destruction sur leur passage. Je regardai pour la première fois mes kidnappeurs, ces créatures démoniaques qui envahissaient mon monde. :
Ils ne ressemblaient en rien aux démons des folles histoires qu'on me contait pendant mon enfance. Ces “choses” n'étaient pas rouges mais noires, du même noir que les oiseaux qui sévissaient encore dans toute la ville. Ils n’avaient pas de cornes sur leurs têtes, mais des tuyaux d'acier qui sortaient de leurs membres et qui rentraient quelques pouces plus loin. Ils faisaient de drôles de petits bruits métalliques, et leurs voix étaient lointaines et grinçantes, telles de la tôle froissée, comme si elles venaient d’un autre plan.
Nous approchions d’un de leurs animaux et ils me firent signe de monter dessus. Je fus terrifié à cette idée. L’un d’eux me caressa comme si j’étais une bête primitive et il essaya de me rassurer sa voix stridente. Voyant que ça ne fonctionnait pas, le plus grand du groupe me prit et me projeta sur le dos de celui-ci. Quelle fut ma surprise quand je vis que l’intérieur de l’animal était creux et aménagé de chaises. Après quoi plusieurs démons s’installèrent autour de moi et l’animal bougea. Il « flottait » à un mètre du sol coupant littéralement le vent de par sa vitesse à en donner la nausée.
Sur le trajet je vis l’étendue de leur pouvoir. Ils avaient avec eux d’immenses animaux possédant d'innombrables capacités magiques, ils répandaient la terreur tel un fermier semant ( labourant ?)son champ. Effrayé par tant de puissance, je n'étais pas encore au bout de mes surprises, le vraisemblable n'avait plus sa place ici : Des “tortues” géantes soutenaient miraculeusement une carapace métallique dont l'aspect semblait indestructible. De là sortaient d'énormes tubes qui, devant mes yeux, crachaient des projectiles magiques dont la simple traînée rendait le sol noir. Plus loin j'entrevis la civilisation lutter contre une de ces créatures tout droit sorties des enfers. Je compris alors tout le sens du mot impuissance. Comparable à des fourmis, les derniers défenseurs de la ville, tentaient de repousser ce monstre.. J’ai même vu ce que j’appelais « leurs grands frères », les démons supérieurs.
Ressemblant à s'y méprendre aux “petits” qui m’avaient capturé, seule leur taille les différenciait, 2 à 3 fois plus imposante. Leurs deux bras étaient pour moi synonyme de mort rapide pour la plupart de mes frères.

Je fus conduit dans leur camp à quelques kilomètres de la bataille. On me fit descendre de l’animal dont l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait me retournait l’estomac. Par la suite on me conduisit dans une grande tente. Là, laissé seul, je m’assoupis de fatigue, sans doute écrasé par les événements qui m’étaient arrivés cette nuit. Le lendemain matin, un des leurs vint dans ma « tente » et me donna un bol de nourriture, poussant des sons bizarres en me le montrant. Je le regardais, interloqué, disant « manger ? », en montrant ma bouche. Il acquiesça et, affamé , je dévorai tout. Il faut dire que je n’avais pas beaucoup mangé depuis plusieurs jours. Il était donc normal que je me régale de ce repas, même servi de la sorte. Puis il me donna une gourde d’eau et prononça un autre son. Je voulus prendre la gourde, mais il me la reprit aussitôt ,repoussa son cri inhumain et me la retendit. Je dis « boire » et tendis de nouveau la main pour prendre la gourde. Encore une fois, il la reprit et reformula les sons étranges. Je compris alors ce qu’il voulait, j’essayai tant que mal, de reformuler les sons, tels que je les avais entendus. Alors , l’air satisfait, il me donna la gourde, se leva et me laissa me reposer.
Il ne me fallut pas longtemps pour savoir pourquoi j’avais été enlevé. Quoi que je fasse ou quoi qu’il me demande de faire, il me demandait de répéter. Il voulait que j’apprenne leur langue.

Pendant 6 mois je les suivis lors de leur campagne contre le monde. Je m'étais trouvé un don, celui d'apprendre leur dialecte étrange. Le seul que je n’ai jamais eu a vrai dire. Au début ils me demandaient juste de donner un mot « manger », « boire » ou « promener ». Puis, ils ne m’écoutèrent plus tant que je ne prononçais pas des phrases plus complexes. Et après les mois passés à leur coté, ils finirent par dialoguer avec moi, me demandant ce que je voulais. Et bien que je sache que j’étais en quelque sorte leur prisonnier, je me plaisais avec eux. Pendant ces six mois, je me suis surpris à ne plus avoir peur, à me sentir bien dans ma peau. Chose qui, depuis ma naissance, ne s’était jamais produite.
Ils me faisaient participer à leurs activités, à l’entretien de leurs animaux, à certaines de leurs expéditions. Ils déplaçaient souvent leur camp pour continuer leur invasion. Au début ,je posais des questions sur leur mode de vie. Mais ils répondaient vaguement et, souvent, quand ils me répondaient je ne comprenais pas. Bien que je commençais à maitriser leur langage , je ne compris jamais vraiment leur façon de penser.

Un jour, on vint me chercher et on me demanda d’aller dans une tente appartenant à un démon. C’était la première fois qu’on m’autorisait à rentrér dans l’antre d’un des leurs. D’après ce que j’avais compris, c’était probablement celle d’une personne très respectée, peut être de leur chef. On me fit asseoir et on me demanda d’attendre.
La tente n’était pas différente de la mienne. Une armoire, un lit et une table, c’est tout. Ils n’emportaient que le strict minimum, pour faciliter leur déplacement.
Un des leurs entra dans la tente :
- « Bonjour, excusez moi de mon retard.» Me dit une voix que je commençais à comprendre.
Je balbutiais quelques mots pour le saluer. Le démon s’assit sur le lit et me regarda longuement.
-« Pourquoi suis-je ici ? » Lui demandai-je après un moment de silence.
-« On vous a capturé pour avoir un contact avec les gens de votre monde. Mes confrères ( semblables?) vous ont bien traité j’espère ? »
-« Oui, très bien, même trop bien ! »
-« Excellent. Je vais vous avouer, j’avais donné l’ordre à mes soldats de prendre une personne de qualité pour servir d'interprète entre nous et les gens de votre monde. »
-« Qualité ? Qui vous a dis que j’étais quelqu’un de qualité ? » Lui ai-je demandé, surpris. Cela l’amusa, vu qu’il eut un léger rire.
-« Et bien, mes hommes vous ont trouvé dans une des plus grandes maisons de la ville. Vous portiez les vêtements des gens que vous appelez magiciens, et apparemment vous avez eu à vous défendre contre des bandits. Vous en aviez déjà éliminés quelques uns quand mon armée vous a trouvé. »
Je n’en revenais pas. Tout ceci était une méprise. Surpris dans la maison d’un grand magicien, vêtu de ses habits et entouré de cadavres de brigands, ils en avaient conclu que je correspondais a une personne intelligente, qui pouvait facilement apprendre une autre langue et leur fournir les informations qu’ils désiraient .
Je me gardai bien de le contredire, je ne fis que baisser la tête, honteux de cacher que je n’étais pas l’homme qu’ils pensaient . Tout cela n’était qu’un quiproquo monumental !
-« Vous permettez que je me mette à l’aise ? » Me demanda-t-il.
Que pouvais-je répondre ? C’était moi le prisonnier.
C’est à ce moment là que j’eus le souffle coupé : le démon appuya sur un bouton dans son cou et sa tête disparu pour être remplacée par un visage de femme.
Je me levai d’un bond et je reculai de peur en essayant de parler. -« V… Vous avez des pouvoirs étonnants. Vous pouvez vous polymorpher en humain ? »
La femme nouvellement apparue rit d’un rire léger et me répondit :
-« Vous vous méprenez, ce n’est pas mon visage que vous avez vu, c’était… Comment appelleriez vous ça… Ha oui ! Un casque. Et ce corps noir n’est qu’une armure. »
A ce moment je me sentis bête. Je me rassis doucement en me demandant comment j’avais pu ne pas remarquer cela plus tôt.
-« Je me présente. Je suis le général Patrycia et je tenais à vous rencontrer. Cela fait longtemps que j’aurais dû le faire, mais , je suis fort occupée, voyez vous.
-« Heu, pas de problème, vos hommes se sont occupés de moi »
-« Oui, il parait que vous êtes très serviable, et que vous avez déjà fourni beaucoup d’informations qui nous ont grandement aidés. »
-« Ha bon, je ne le savais pas. »
-« Nous ne somme pas de ce monde comme vous avez pu l’imaginer ou l'entendre dire, et ,chaque information peut nous donner un avantage dans une bataille.»
Je baissais mes yeux au sol. Durant tout ce temps passé avec eux, j’avais oublier ce petit détail: c'était des envahisseurs, et ils voulaient détruire mon monde et mes semblables.
-« Pourquoi voulez vous nous détruire » lui demandai-je, après un moment de silence.
Elle soupira doucement, laissa le silence s’installer quelques minutes, puis, prit la parole :
-« Nous ne sommes pas d’ici comme je vous l’ai déjà dit. Nous sommes venus par une porte ouverte par les vôtres.» La porte démoniaque pensai-je.
-« Lors de la création de cette porte par vos « magiciens », une porte s’est ouverte entre votre monde et le nôtre. Cette porte dans notre monde est apparue en plein milieu d’une de nos plus grandes villes. Elle la dévasta complètement et engloutit également le pays où elle se trouvait. Il y eut des millions de morts.
Je commençais à ne plus comprendre. Cinq minutes auparavant ,ils étaient les méchants, maintenant j’hésitais…
-« A partir de cette date notre monde changea. L’énergie de notre monde disparaissait petit à petit. L’énergie venant à manquer, nous devions trouver une solution. Celle-ci trouvée, elle fut également la raison de notre déchéance. Notre nouvelle énergie était puissante mais elle « corrompait » la terre, l’air, les mers, et même nous. Au final nous nous sommes retrouvés piègés sur notre monde, sans presque aucune énergie, à bout de souffle, jusqu'à ce que la porte s’ouvre de votre coté, pouvant laisser passer nos armées que nous rassemblâmes en toute hâte. »
-« C’est horrible » répondis-je. « Je l'ignorais . Sans doute les démonistes ne savaient pas non plus que nous vous avions faits tant de mal. »
-« Vous comprenez maintenant pourquoi nous nous battons avec rage. Votre monde est notre dernier salut! C’est vous ou nous! »
-« Mais pourquoi ne pas avoir demandé pacifiquement un endroit où vous installer ? »
-« Les premiers émissaires que nous avions envoyés pour avoir des contacts diplomatique, furent contrôlés par vos hommes et envoyés à la mort ,contre des peuples qu’ils ne connaissaient pas. En connaissance de cause, nous avons décidé d’envahir. Nous ne pouvons pas laisser un peuple nous manipuler comme de vulgaires pantins! »
Je ne savais plus quoi dire. Nous avions exterminé un monde en pensant pouvoir nous défendre.
J’examinais de plus près le visage de cette démone : Elle était brune, avec de long cheveux. Les yeux bleus. Mais ce qui était étrange en elle, c’était son visage : sa peau était grisâtre, et avec de petites taches. Sans examen attentif, on l'aurait crue semblable à la pierre.
-« Ne faites pas attention à l’apparence, je vous l’ai dis : la corruption nous a touchés, ainsi que nos corps . Nous n’étions pas si différent de vous avant… »
-«Tu te trompe, J'ai beaucoup voyager et je trouve qu'au contraire, tu est très belle.»
Elle sourit. Nous poursuivîmes la conversation jusqu'à tard dans la nuit.

A dater de ce jour, nous devînmes inséparables . Je lui expliquais mon monde, et surtout ce qu’elle ne comprenait pas : les magiciens par exemple. Elle me parlait de son ancien monde: des fantastiques animaux ,qui n'en étaient pas,avec lesquels ils voyageaient et guerroyaient , ou de cette armure géante. Moi qui les avait pris pour des démons supérieurs, cette idée me rend hilare maintenant.
Grâce à moi, ils ont remporté beaucoup de victoires. Dans ma vie, pour trouver ma stabilité, j’avais beaucoup voyagé et connaissais beaucoup de royaumes. Je pouvais les guider avec certitude et leur dire quel danger ils allaient rencontrer.
Je vous avoue que nous nous sommes mis ensemble, elle et moi. Nous fûmes très attachés l’un à l’autre. Deux personnes étrangères dans des endroits qui leur étaient étrangers. Car pour ma part, jamais je ne me suis senti chez moi dans le monde qui m’avait donné naissance.
Nous vécûmes côte à côte, bataille après bataille , pendant un an.
Les magiciens de Torthy, qui avaient appris à contrôler le pouvoir des dieux, prirent peur et lâchèrent certaines de ces entités contre nos armées. Nous dûmes arrêter notre avancée et aller en renfort dans le royaume de Thorty.
C’est là-bas, alors que j’étais en arrière avec certains des régiments, qu’elle fut attaquée par surprise et mourut par la main des dieux.
Ma peine fut immense quand je l’appris. Mais je dus vite faire face à mes responsabilités. Les hommes de Patrycia qui me connaissaient pour avoir fait des campagnes avec moi, voulurent que je sois à leur tête. Ce que j’acceptai avec joie. Moi qui étais froussard, qui n’arrivais jamais à me faire entendre dans ma précédente vie, qui me faisait rejeter partout et par tout le monde ,je contrôlais désormais une armée de démons.
Ma première mission était d’arrêter ces dieux. Grâce à ma connaissance du monde, je savais que les dieux étaient contrôlés par des artefacts ou des machines magiques. Il suffisait de les détruire pour déstabiliser les dieux présents et empêcher d’autres de venir.
Demain, nous allons attaquer la citadelle principale de Thorty, et nous allons devoir vaincre des magiciens très puissants et pire encore: des dieux. Je ne sais pas ce qu’il adviendra, mais j’irai avec mon amour dans le cœur, et ma rage de la venger en tête.

Je me suis toujours demandé ce que j’étais vraiment dans la vie. Aujourd’hui je le sais : je suis un démon

 
background/rencontre_demons.txt · Dernière modification: 2018/01/10 00:20 (Ă©dition externe)
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